'Le métier' (1937) de Virginia Woolf : les sens cachés des mots comme des joncs dans le lit d'une rivière
Crédit : photo de l'auteur Prononcé pour la première fois à la BBC le 29 avril 1937, ce texte, où Virginia Woolf s’interroge sur le métier d’écrire et sur le pouvoir des mots, a été publié chez Fata Morgana en 2013 dans une traduction de Dominique Aury, illustré par Pierre Alechinsky. Ce qui prouve, s’il fallait le prouver, que les mots ont bien peu de dispositions naturelles à être utiles. Si l’on s’obstine à les forcer à être utiles malgré eux, on s’aperçoit à ses dépens qu’ils indiquent la mauvaise direction, qu’ils trompent, et qu’ils blessent. On a été si souvent trompé par les mots, ils ont si souvent démontré qu’ils détestaient se rendre utiles, et qu’il est dans leur nature d’exprimer non pas un fait unique mais un millier de possibilités, qu’on a heureusement fini, à la longue, par en tenir compte. Pour continuer ce que je notais à propos de Quignard et de Ramuz : les mots font partie de ce qui ne saurait s’astreindre et se rapetisser à l’utile. Vo
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